Le Président de Djibouti Ismaïl Omar Guelleh, dans un entretien qu’il a accordé à Jeune Afrique du mois d’avril 2024, revient notamment sur l’approche qu’a son pays face à la situation dans la bande de Gaza. Sa position consiste à indiquer notamment d’un point de vue général que : « l’acharnement des autorités israéliennes contre le peuple de Gaza, la volonté affichée d’en finir une fois pour toutes avec lui et le massacre indiscriminé de civils sont constitutifs d’un génocide en cours. Je n’ai aucun doute là-dessus ».
Lorsque le journaliste l’interroge sur le fait de savoir s’il considère le Hamas comme un mouvement terroriste il répond : «Absolument pas. La lutte que mène le Hamas est une lutte légitime pour la liberté du peuple palestinien, même si le fait que des civils innocents puissent en être les victimes est une évidence. En quoi combattre un gouvernement qui vous dénie l’accès à une terre qui est la vôtre relève-t-il du terrorisme ».
Cette position sans ambiguïté, même si elle n’est pas souvent exprimée aussi explicitement représente néanmoins une opinion dominante chez une partie des dirigeants de pays africains et du monde arabo-musulman. Les opinions publiques l’expriment quant à elles dans nombre de ces pays de façon aussi tranchée. Cela rend encore plus urgente l’utilisation de tous les moyens diplomatiques pour trouver une issue équilibrée pour l’ensemble des acteurs car, dans le cas contraire, des conséquences néfastes sur la paix générale, à moyen et long terme, par les germes de conflits futurs et d’actes désespérés que cela peut générer sont à craindre. On rappellera que le droit des Palestiniens à un État, à l’instar d’Israël, a été de nouveau considéré comme la seule solution de sortie de crise par le secrétaire général des Nations Unies, dans la lignée de nombreuses résolutions, lorsqu’il a déclaré en janvier 2024 : « Au cours des deux dernières décennies, la solution à deux États a été critiquée, dénigrée, et laissée pour morte à maintes reprises. Cependant, elle reste le seul moyen de parvenir à une paix durable et équitable – en Israël, en Palestine et dans la région tout entière».
Jean-François Poli
Avocat à la Cour de Bastia – Doyen honoraire de la Faculté de droit de Corse
Institut Méditerranéen de Droit et de Géopolitique