Maroc – Sahara – Nouvelle résolution du Conseil de sécurité

Par la résolution 2703 du 30 octobre 2023, le Conseil de sécurité a prorogé jusqu’au 31 octobre 2024 le mandat de la Mission des Nations Unies (MINURSO) sur le territoire.

Le texte adopté par 13 voix pour et 2 abstentions (Fédération de Russie et Mozambique) appuie les efforts faits par l’envoyé personnel du Secrétaire général, M. Staffan de Mistura, qui a notamment convoqué des consultations du 27 au 31 mars 2023, et encourage vivement le Maroc, le Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie à s’engager auprès de l’Envoyé personnel pendant toute la durée du processus, dans un esprit de réalisme et de compromis, en vue de le faire aboutir.

Le Conseil de sécurité a de nouveau pris note de la proposition marocaine présentée au Secrétaire général le 11 avril 2007 en se félicitant des efforts sérieux et crédibles faits par le Maroc pour mettre fin au différend régional sur le Sahara marocain.

Présentée par les États-Unis, la résolution demande aux parties de reprendre les négociations sans conditions préalables et de bonne foi, en tenant compte des efforts consentis depuis 2006 et des faits nouveaux survenus depuis, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable. Malgré l’absence d’unanimité, les États-Unis ont observé qu’en votant ce texte, le Conseil a montré qu’il y avait urgence pour qu’émerge une solution politique durable.  L’initiative marocaine d’autonomie a été qualifiée de « sérieuse et réaliste » par le rédacteur américain.

S’agissant des personnes séquestrées dans les camps de Tindouf et désignées comme « réfugiés », le Conseil de sécurité « demande à nouveau instamment » à l’Algérie que les réfugiés des camps de Tindouf soient dûment enregistrés » ; il invite les organisations humanitaires à suivre les meilleures pratiques de l’ONU dans l’acheminement et la délivrance de l’aide humanitaire, afin de prévenir son détournement par le Polisario et les responsables algériens, sans que ces derniers soient expressément visés.

La France et le Gabon ont eux aussi soutenu ladite initiative, « seule solution si l’on veut parvenir à une sortie acceptable », ont remarqué les Émirats arabes unis.  La France a cependant fait état de sa préoccupation s’agissant de la violation de l’accord de cessez-le-feu, en appelant les responsables à le mettre en pratique. La même inquiétude anime le Conseil de sécurité qui a exhorté le Polisario à respecter la liberté de circulation et d’approvisionnement de la MINURSO.

La Chine s’est dite ravie des progrès accomplis par la Mission, réitérant sa position de soutien ferme à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable sur la base des résolutions du Conseil. 

La Fédération de Russie a indiqué s’être abstenue d’une part, car aucune de ses notes n’a été prise en considération par le rédacteur, d’autre part, parce que la résolution ne « donnera pas satisfaction », à savoir une reprise de négociations directes entre le Maroc et le Front POLISARIO.  

L’ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hillale, a déclaré que la résolution « consacre la sagesse et la clairvoyance du Conseil de sécurité, garant de la paix et de la sécurité dans le monde, pour mettre fin à ce problème résiduel de la guerre froide ». En affirmant une nouvelle fois la prééminence de l’initiative marocaine d’autonomie, en tant que seule solution sérieuse et crédible à ce différend, le Conseil de sécurité rejoint non seulement le Maroc, mais plus d’une -centaine de pays à travers le monde qui soutiennent cette initiative, « dans le plein respect de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du Maroc ».

A Rabat, le Ministère des affaires étrangères s’est félicité de l’adoption de cette résolution dans « un contexte marqué par la poursuite de la dynamique positive que connaît le dossier, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Le communiqué, ministériel souligne que le soutien international grandissant de près d’une centaine de pays à l’Initiative Marocaine d’Autonomie, l’ouverture à Laâyoune et à Dakhla de plus d’une trentaine de Consulats Généraux, la non-reconnaissance de plus de 84% des États membres de l’ONU de l’entité fantoche, ainsi que l’essor économique et social de la région dans le cadre du Nouveau Modèle de Développement pour les Provinces du Sud confortent, en effet, l’approche préconisée par le Royaume dans le traitement de cette question.

La résolution, poursuit le communiqué, a identifié clairement les parties au processus politique, qui doivent assumer leur responsabilité politique, juridique et morale dans la recherche d’une solution définitive au différend régional sur le Sahara marocain. Elle cite en particulier l’Algérie à six reprises, soit autant de fois que le Maroc, confirmant que l’Algérie est bel et bien la partie principale à ce différend artificiel.

Le ministère des affaires étrangères marocain constate enfin que la nouvelle résolution consacre les tables rondes comme seul cadre du processus politique, avec notamment la participation de l’Algérie, partie prenante directement interpellée.