Les évènements en cours, en terres de Palestine et d’Israël, donnent lieu à des déchaînements de commentaires et d’images (dont on sait la facilité qu’il y a qu’elles se transforment en propagande des deux côtés).

Quoi qu’il en soit, le temps de la réflexion et de la mise en perspective devra immanquablement arriver, car le réel rattrape toujours ceux qui tentent de le fuir.

Il y a des réalités historiques et politiques qu’on ne peut nier, et qu’il faudra bien admettre et prendre en considération si on veut parvenir à la paix.

Les répercussions de cette grave crise sur les relations internationales et sur la stabilité régionale, et même au-delà, sont encore en germe mais elles commencent à apparaître. Il conviendra d’opérer une large mise en perspective pour en apprécier la portée exacte, en se gardant, bien évidemment, de prétendre tout mesurer à l’aune des seules références « occidentalisées » d’une « élite » autoproclamée.

On note déjà que les opinions publiques arabes sont très largement, si ce n’est totalement, acquises à la cause palestinienne, outre le fait qu’une partie de la population israélienne est très critique de l’action de l’actuel Premier ministre.

Face au risque d’escalade et d’extension du conflit, l’échec du projet de résolution russe devant le Conseil de sécurité de l’ONU, en faveur d’un « cessez-le-feu humanitaire », envoie un signal inquiétant, et cela d’autant plus que la France a voté contre.

Deux jours après le rejet du projet de résolution proposé par la Russie, le Conseil a repoussé également un texte présenté par le Brésil. Tout en condamnant sans équivoque les « attaques terroristes odieuses » perpétrées par le Hamas en Israël à partir du 7 octobre 2023, il incitait à la mise en place de couloirs humanitaires et d’autres initiatives pour l’acheminement de l’aide humanitaire aux civils palestiniens. Il demandait également de fournir électricité, eau, carburant, nourriture et fournitures médicales en quantité suffisante à la population de Gaza. 

Ce texte a recueilli douze voix, la Russie et le Royaume-Uni s’abstenant, mais il s’est heurté au veto des États-Unis. Ces derniers se sont opposés aussi à deux amendements proposés par la délégation russe, notamment à celui qui demandait « l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable et pleinement respecté ».

Le représentant de la Russie a fait porter l’entière responsabilité à ceux qui ont donc voté pour la poursuite du bain de sang dans la bande de Gaza et ce, « sans explication aucune ».  La Chine, « choquée » par le résultat du vote a considéré, cependant que le texte pouvait encore constituer la base de prochaines négociations…Il est regrettable que les États-Unis considèrent quant à eux qu’il est important « de laisser la diplomatie faire son travail », se berçant peut-être de l’illusion la visite du Président Biden dans la région soit la clef d’une crise qui dépasse largement les considérations électorales qui ont pu l’inspirer.

JFP – JYC